Devoir de synthèse pour la première année

Dans le métro

Antoine est ravi. Pour lui, le métro c’est Paris. Antoine en aime l’odeur souterraine, chaude l’hiver, fraîche l’été, toujours la même et cependant changeante avec les stations, à croire que quelque chose de la surface, une senteur propre à chaque quartier, comme il y en a une propre à chaque rayon un grand magasin s’insinue sous les voûtes.

Il aime l’éclairage de cinéma, le roulement vif et la trompette-signal à quoi réplique le claquement des portières. Il se réjouit en montant dans le wagon de tête d’où l’on aperçoit, à travers une porte vitrée, le conducteur et sa cabine crépitant d’étincelles.

Le nez collé à une porte vitrée, la main sur la poignée, on est dans le sens de la marche, on voit comme le conducteur, les courbes du tunnel et on a l’illusion de diriger soi-même la machine. On croise la rame qui roule en sens inverse et parait aller plus vite que nous ; on peut faire impunément une grimace aux voyageurs qu’elle emporte, aucun d’eux n’a le temps d’y répondre. Et le tunnel finit toujours par déboucher dans une station dont la lumière surprend, même si on la guettait déjà au bout d’une ligne droite.

Pourquoi le métro se dépêchait-il tant, sinon pour s’arrêter, ne fût-ce que deux minutes, dans ce décor éblouissant de céramique et d’affiches multicolores ? Ce n’est pas du théâtre, puisque ça ne parle pas ; ce n’est pas du cinéma, puisque ça ne bouge pas, mais c’est du même genre et presque aussi amusant.

Il y a un bonhomme qui n’est pas tout à fait un homme - il est tout rouge, ce doit être ce qu’André Trosse appelle le diable - qui danse en serrant son oreiller de feu contre sa poitrine en vomissant de flammes. Il y a un bonhomme déguisé qui flotte comme une baudruche au-dessus d’une tasse fumante. Il y a un bonhomme barbu et son chien, un rémouleur, mais qui repasse, quelle idée ! un couteau sur un pneu d’auto ! il y a le lion de la mère Cirage, la patte posée sur une boite ou un lion… ça ne finit pas, même petit, petit, petit. Il y a des peintres à la queue leu leu. Chacun badigeonnant avec son pinceau le dos de celui qui le précède ; le dernier y coupe, le gros malin, ce n’est pas juste.

On n’a jamais le temps de tout voir !

Luc Estang. Les Stigmates. Editions du Seuil

Compréhension

1) Que représente le métro pour Antoine ? Qu’en aime-t-il ?

2) Relevez dans le texte deux mots qui décrivent les sentiments d’Antoine ?

3) En regardant à travers une porte vitrée, quelle impression a-t-il ?

Langue

1) Enrichissez les GN soulignés selon l’indication donnée entre parenthèse

a) Le tunnel finit toujours par déboucher dans une station (adj apposé)

b) Dans les stations, on rencontre des voyageurs (complément de nom) (épithète)

2) Transformez les GN en phrases verbales contenant

a) Verbe d’état+attribut du sujet

Le voyage fantastique dans le métro

b) Verbe attributif +attribut du COD

La joie de l’enfant d’être dans le métro

4) Faites des deux phrases indépendantes une seule phrase complexe contenant une relative

Les passagers se bousculent pour prendre le métro, je les vois chaque jour.

c'est un bon entrainement pour les élèves Devoir de synthèse pour la première année 485348

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